Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Kino PRAVDA
Newsletter
Kino PRAVDA
14 janvier 2010

La dame de trèfle de Jérome Bonnell

« Aurélien, vas voir Invictus !» furent les mots les plus chaleureux que j’ai pu entendre au téléphone ce mercredi 13 janvier 2010. Ayant confié mon désespoir à l’une des nombreuses personnalités logées dans l’hémisphère droit un peu à gauche au fond mais pas trop quand même de mon cerveau nous pûmes identifier, à nous deux, l’auteur de cette injonction. La rédac’ chef !          

 

 

  jusqu’au cinéma le plus proche je n’y fus accueilli que par cette mention, en face du titre du nouveau Clint Eastwood : COMPLET. Deuxième cinéma et rebelotte. Un peu comme si les armées du Mordor étaient devenues subitement fans de Morgan Freeman. Un autre film, vite, vite, vite. Ah La dame de trèfle ! Je rentre. Tiens une salle ou c’était réfugié la Communauté de l’Anneau. Neuf personnes ! Véridique.

affiche-La-Dame-de-trefle-2008-1.jpg

Les vingt premières minutes :

Aurélien et Argine vivent ensemble et ne causent pas beaucoup. Aurélien s’inquiète en lisant les journaux car son pôte a braquo une usine de cuivre pour qu’ils puissent revendre le fruit du larcin sous le manteau. Manque de bol, les flics (encore eux !) sont intervenus et le monsieur, qui a les traits de Jean-Pierre Darroussin, est en cavale. Il veut forcer Aurélien à trouver un acheteur au plus vite. Manque de bol lui et sa sœur, qui n’est autre qu’Argine,  préfèrent trainer dans les bars.  

Une impression mitigée pour des acteurs néanmoins convaincants (Malik Zidi et Florence Loiret Caille), une photo naturaliste au possible, des gros plans et une caméra portée plus Patrice Chéreau que Jacques Audiard.

Les vingt minutes suivantes:

Aurélien est forcé d’emmener son acolyte à la vente qu’il a pu organiser avec un particulier. En chemin Darroussin tape le bad et tente de tuer nôtre héros. 

Alors là ça suinte ! L’angoisse d’Aurélien, la brume des premières heures matinales, les rapports conflictuels… et tout ça au milieu de la Province parce que le 16éme ça parle à personne sauf à ses habitants. La photo est plus contrastée, la caméra en alerte et les acteurs toujours sur la même ligne qualitative. On commence à parler de réussite là…

Certes Bonnell n’est pas Laugier ni Du Weltz mais son film parle d’avortement sans en parler, de solitude sans même en mentionner le mot, de mort lente … Alors oui, on a le droit aux sempiternels plans sur des nuages gris. Oui, on a le droit à quelques oiseaux frôlant en vol des lignes hautes tensions comme le font juste, et dans le même plan, les personnages qui foncent à tout allure sans laisser leur spleen au loin. Oui, il y’a une histoire d’amour tellement forte que ça vire à l’inceste ! Oui c’est après 2-3 coups d’ shlass dans le bide d’un gars innocent que deux êtres du même sang se roulent par terre ! Oui la morale dans ce film est aussi terne que les nuages !! Oui, ça reste timide, mais dans le paysage français ça fait du bien !!!

Et la tendresse bordel ? C’est justement ce qui prime dans le film Patrice.

Pour le coup ma rédac’ chef aura un bisou.

 

Aurélien CIBILLEAU

 

Publicité
Commentaires
Publicité
Kino PRAVDA
Archives
Derniers commentaires
Publicité