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26 février 2010

Shutter island

Journal intime qu’Aurélien CIBILLEAU destine aux générations futures  (extrait numéro 2, 5 éme page, 2 éme ligne en bas à gauche).

 

« Des volutes de brumes qu’un bateau transperce. Une antiquité, une carcasse. En son sein, cramponné bien au dessus des toilettes, un homme vomit sous l’effet des remous. Le regard fiévreux, la sueur au front, un pansement non loin de la tempe, le personnage s’essui les lèvres avec le revers de sa manche avant de replonger la tête dans la cuvette. 

Le héros ? Sans toutes ces précisions, on l’aurait juré. Cet homme s’appel Teddy Daniels. 

« Nous sommes en 1954. 

Daniels retrouve sur le pont son nouveau partenaire. Chacun s’allume une cigarette, le regard vers l’infini lorsqu’apparaît la terre : une ile pénitentiaire sur laquelle les deux marshall vont devoir retrouver une mère infanticide en fuite depuis 24h… »

shutter_island_affiche1

D’emblée le réalisateur encre son film dans la grande tradition du film noir, lui qui passa, tout comme Ferrara une grande partie de sa carrière à tenter de s’en émanciper pour mieux la renouveler. Retour au feutre, à l’imperméable, aux gitanes et aux effluves de whisky qui sentent bon les coups dans la gueule : Shutter Island emprunte au shéma narratif classique. Un personnage en crise va se retrouver confronté à ses démons et devoir les affronter. Tout ça avec une fluidité exemplaire : un lieu isolé qui fait l’effet d’un mur dans le dos, un véritable déluge qui n’est pas sans rapport avec les affinités qu’entretiennent le cinéaste et la religion pour renfermer comme un écrin la quête d’un homme pour une vérité qui sera également la sienne. L’expérimentation n’a sa place que dans l’irréel et l’onirisme, où des faux raccords saluent discrètement A bout de souffle avant de se dissoudre dans la narration.

 

LE LECTEUR : OK, pouce, pause, standby ! Mais qui est donc ce superbe conteur, metteur en scène subtil antagoniste à toute conceptualisation bidon et au cynisme le plus commercial ?

Roulement de tambour.

MONSIEUR UNIVERS (goguenard) : 100 balles et un mars à celui qui trouve l’homme providentiel, son poids en bonbon à celui qui trouve le nom du p’tit teigneux asthmatique qui en étalera plus d’un, mon royaume pour ce grand cinéaste contemporain qui...

UNE PETITE VOIX : Moué M’sieurs ! 

 

MONSIEUR UNIVERS (son doigt impérieux tendu en direction d’une chauve-souris glabre) : TOI la bas ! 

LA PETITE VOIX : Mar..Marti…Martinscor…. 

 

Applaudissement, feu d’artifices et confettis. 

Mesdames… Messieurs… félicitation… ce film est un Scorsese. 

 

Parce qu’à qui croirait encore que c’est une redite du Mystère de la chambre jaune  on lui répondrait que son Rouletabille aurait bien un peu de sang corse (Daniels a quand même maté un soldat allemand se vider de son sang pendant une heure avant de participer au massacre de 20 autres pendant la guerre) et bien que ce soit l’adaptation d’un livre de Dennis Lehane, Shutter Island est un film malade qu’on croirait écrit par Paul Shrader (Taxi driver). De la même manière que Gangs of New York est un film dans la droite lignée des Affranchis et de Casino, sans la coke et sans les putes, Shutter Island  c’est un peu Travis Bickles  chez James Ellroy. Où comment un homme qui semble plus ou moins assumer le fait d’avoir à vivre avec des images qui le hantent et le marginalisent bascule irrémédiablement vers … l’indicible.

 

Transition opportune, tout ou presque vous sera tut sur ce film par souci de ne pas en atténuer les effets anxiogènes (on a crut qu’la bande annonce y arriverait mais non), du moins par la rédaction de KINOPRAVDA. En revanche, ce que l’on criera haut et fort (Sofia et Damien menacent d’écarteler ma peluche de Facehugger si je ne retire pas le nous tout de suite) c’est que, n’en déplaise au con qui fut l’un des premiers à publier une critique du film sur le site de libé, Shutter Island est un putin de chef d’œuvre !!!!!!!!!

CRAC. Merde, mon Facehugger… Puisque c’est comme ça j’m’en vais rejoindre ma chauve-souris, tout au fond, dans l’ombre très loin de la scène, du micro et des projecteurs… Na !

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Aurélien CIBILLEAU

 

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Commentaires
D
Bonjour, n'en déplaise à l'auteur du billet/critique sur Shutter Island. Le film aurait duré 25 minutes de moins, oui, il aurait été un chef d'oeuvre. En l'état, c'est un film trop long, un peu répétitif. Scorsese n'est pas très à l'aise pour traiter la schizophrénie. Bonne après-midi.
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