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19 mars 2010

Bad lieutenant de Werner Herzog

 

 

bad_lieutenant_port_of_call_new_orleans.jpg

 Terence McDonagh (Nicolas Cage) est promu lieutenant après avoir sauvé de la noyade un détenu resté prisonnier de sa cellule lors du passage de l’ouragan Katrina. Blessé au dos, il prend des anti - douleurs qui bientôt ne lui suffiront plus… Parallèlement, une famille d’immigrés se fait assassiner dans ce qui semble bien être un règlement de compte. Mis sur l’affaire, le nouveau lieutenant remonte la piste d’un gros trafiquant du coin. Ca tombe bien, Terrence est en manque d’argent, en manque de drogue… et il va tout faire pour le retrouver.

 

Ah Herzog … Aguirre, Fitzcarraldo et autres films où les tournages sont des épopées, le résultat plus grand que la vie et le nombre de spectateur pour le voir aussi conséquent que celui de La ferme en Afrique.

Après avoir emmené une équipe tourner loin de tout au fin fond de l’Amazonie, fait gravir une colline à un vieux bateau et menacé son acteur avec un fusil pour qu’il reste sur le plateau le réalisateur a retrouvé le chemin des studios pour s’attaquer à une autre montagne. Car pour ceux qui ne le savent pas Bad Lieutenant est un faux remake de l’œuvre underground du cinéaste New-Yorkais Abel Ferrara dans lequel un ripoux se jure implicitement de sauver son âme en vengeant le viol d’une religieuse.

Le génie cramé étant depuis devenu culte Bad lieutenant nouvelle cuvée se voit doté de moyens confortables : un réalisateur aussi taré que Ferrara himself, un acteur habituée depuis quelques temps aux blockbusters, un second rôle féminin glamour ( Eva Mendés) et un bad guy dans l’ére du temps (Xbit, j’crois qu’ça s’écrit comme ça).

Bad lieutenant s’annonce alléchant ou fait peur. Chacun de ses composants est unique et savoureux ( on aime ou pas Nicolas Cage, Herzog… mais on ne peut pas dire qu’ils laissent indifférents). De cette alliance curieuse se dégage un ton sarcastique qui ramène paradoxalement aux débuts du réalisateur, à certains de ses films les plus confidentiels  ( Les nains aussi ont commencés petits).

Bad lieutenant nouvelle cuvée, en plus d’être trashy est… drôle (!?) Ouais...drôle.

Cage y retrouve la folie furieuse et l’aisance qui ont fait sa gloire (Volte/face, Snake eyes) et l’investissement qui le caractérisait dans Leaving Las Vegas et autres Sailor et Lula. Il est littéralement le personnage détraqué de Terence McDonagh et marque chaque plan de la caméra, collée à ses basques, de sa démarche raide, son maintien vouté, son regard fiévreux et une irrévérence des plus suicidaire. Le personnage en fait des tonnes, l’acteur avec, et dépasse les limites du moralement acceptable. Ou quand la folie devient malsaine au détour d’une séquence dans un parking ou le flic saute la p’tite amie d’un mec sous ses yeux. Ou quand Bad lieutenant redevient Bad Lieutenant (l’original secoue salement). 

Ce qui fait d’ailleurs toute la valeur du film, encourager ceux qui ne l’ont pas vu à se pencher sur l’original, d’un nihilisme rare que même un mec comme Herzog n’a pu réinterprété sans le contrepoint d’un zeste d’humour au second degrés (les hallucinations de Terance).

Bilan: Le retour de Cage, un film ayant un peu le cul entre deux chaises ( les différentes tonalités se marient plus ou moins bien), alternant moments de bravoures et coups d'épée dans l'eau (d'ou quelques longueurs). Un film sympa donc, mais sans plus. Reste une réplique:

-Shoot him again.

-He's dead man

-His soul still dancing !


Léger pour un Herzog, trop léger.

                                                                                                 Aurélien CIBILLEAU

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Commentaires
R
y a du progrès à faire mon gros ; )<br /> et je me passerais de commenter ta dernière phrase
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