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22 décembre 2009

Max et les maximonstres

"Max est un jeune garçon que son imaginaire exclu. Un soir, à bout, il s'enfui de chez lui pour naviguer en direction d'une ile inconnue. Il y fera la rencontre de monstres qui le sacreront roi. Max a maintenant à sa disposition un royaume, et des sujets..." _ "Max et les maximonstres", adapté du livre éponyme de M. Sandack, est un conte initiatique à la premiére personne, celle d'un enfant. Jonze s'est libéré du scénariste star Charlie Kauffman, plus qu'impliqué dans le grand succés de "Dans la peau de John Malkovich" pour rayer toute distance et autres tendances post-modernistes. Fini les clips de Kaeny West. _ Le jeune Max Records porte le film sur ses épaules, bien que soit citées au générique des pointures comme Mark Ruffalo ou Forest Whitacker et parvient en 1h45 à éviter l'écueil du prix de la Tête à claque du mois, remporté par Kodi Smit-McPhee dans "La route" de John Hilcoat mais nous y reviendront plus tard. Certains enfants au cinéma agacent, de par leur caractéristation en total oppositon aux préocupations adultes, celles en grande partie du spectateur (du moins pour des films comme "La route" ) limitant tout à coup leur potentiel d'empathie.D'autres en font une force, à l'image de Max ou encore d'Ophélia dans le film de Del Toro cité plus bas. _ Le cinéaste place la solitude et les inquiétudes de l'enfant dans le monde contemporain.Il l'observe pendant les premiéres minutes pour ensuite en partager les moindres accés de fulgurance et sa confusion fantasme/réalité. La caméra y partage littéralement le statut de son jeune héros, sa taille (les monstres sont dans les scénes partagées avec Max le plus souvent en contre-plongée) et son évolution dans l'espace ( furtive, à ses côtés lors d'une bataille de boule de neige ou alors subjective lors de la découverte de l'ile par exemple) jusqu'à caresser la moindre particule de sable, d'herbe... en bref jusqu'à plonger en Max plutôt que de lui coller au train. L'image de Lance Acord est littéralement organique dans le sens où elle colle à la matiére de maniére à marrier les techniques (prises de vue live, incrustrations, motion capture...) sans jamais remettre en cause la crédibilité de la diégése pourtant issue de l'imaginaire d"un jeune garçon.Le mur porteur de l'édifice : photoréalisme. _ "Max et les maximonstres"est un magnifique ensemble d'image dans lequel se dessine la palette de sentiments qu'éprouvent les enfants mais aussi leurs parents.Lorsque Max prend en charge des sujets aussi immatures que lui et doit vis à vis d'eux assumer la responsabilité de ses actes parce qu'il est devenu la figure tutélaire le film bascule.Et à Spike Jonze de transcender le statut du film pour tout petit en instigateur de la psychée enfantine.Alors certes ce n'est pas Le Labyrinthe de Pan mais le film n'en est pas moins doux-amer, à l'image de la bande-son irriguant tout le film de ses balades pop. Un film moins concon qu'il n'en a l'air donc, et l'on repense, au détour d'une réflexion, à une citation d'Alfred Hitchcock : "Si vous voulez que le spectateur prenne sa dose de cyanure mettez-la dans un bonbon."

Aurélien CIBILLEAU

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